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Virtuose

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Sport, Cuisine, Photographie, Cinéma, Théâtre… découvrez à travers ce blog que Virtuose rime avec musique, mais pas que. Informez-vous à travers des articles, des interviews ou encore des photos, sur les talents des quatre coins de la France. Découvrez avant tout le monde, peut-être, les stars de demain.


Tristan Burdin & Backyard Visual

Publié par Anthony Garrucho sur 22 Novembre 2014, 16:00pm

« J’ai monté ma micro-entreprise et en quelques semaines nous voilà projetés dans un monde d’adultes alors que j’étais encore qu’un gamin »

Deux ans après s’être lancé, Tristan Burdin à accepté de nous partager son parcours et ces envies futures. Un article qui mérite d'être lu jusqu'au bout par ceux qui ont de l'ambition à revendre et qui ne savent pas comment faire.

 

 

Salut Tristan, présentes ton parcours à nos lecteurs, en quelques mots.

 

Holà Virtuose! Alors moi je viens de Haute-Savoie dans une petite vallée entre Genève et Chamonix, j’ai commencé la vidéo au collège, on se filmait en vélo avec quelques potes mais c’est qu’à partir du lycée que j’me suis vraiment lancé. Je pratiquais le BMX avec des potes et on s’amusait à se filmer pour sortir des petits édits, c’était vraiment cool.

 

À cette époque la vidéo n’était qu’un simple amusement et je comptais vraiment pas en faire mon métier ! C’est pourquoi j’ai commencé un bac STI Electrotechnique, pas d’option audiovisuel.

Je ne savais pas trop ce que je voulais faire, à vrai dire je pensais plus à m’amuser qu’à travailler, ce que mes parents m’ont toujours reprochés d’ailleurs (rire)

 

A partir de la seconde j’ai réalisé qu’à force de filmer je passais beaucoup plus de temps derrière la camera qu’à pratiquer sur mon petit vélo. J’ai donc mis cette première passion de côté pour me consacrer pleinement à la video. J’ai travaillé à chaque vacances pour me payer mon matériel. D’abord un petit reflex bas de gamme puis de fils en aiguilles j’ai pu accéder au graal de l’époque, le Canon 5D Mark II !

 

C’était vraiment un boitier de malade, avec ça j’ai pu apprendre tout ce que je sais aujourd’hui sur l’image numérique et je recommande vraiment tout jeune réalisateur de s’orienter sur ce type d’appareil ! Quand je vois aujourd’hui que tout est automatique je me dis que je suis bien content d’avoir appris sur du manuel.

 

J’ai fini par trouver enfin ma voie quelques mois avant de passer mon bac. Je me suis inscris à l’Université Paul Valery. À la base je me voyais déjà dans une prestigieuse école de cinéma mais bon, faut dire que mon dossier scolaire n’a pas été très convainquant. Alors me voilà en route pour Montpellier, pas un sous en poche, juste un 5D, quelques cailloux et un steadycam.

 

En arrivant ici je me suis dis que j’allais rencontrer pleins de gens comme moi qui sont passionnés par la video et qui s’investissent à 200% dans ce qu’ils font, au final beaucoup n’étaient là uniquement dans le but de toucher les bourses. (rire)

 

La fac c’était cool mais ce que je voulais c’était un métier, pas qu’un diplôme. J’ai alors décidé de faire mes petites affaires de mon côté. C’est ainsi que j’ai rencontré Sebastien Cascio qui m’a soutenu depuis les premiers jours et qui est aujourd’hui mon associé au sein de Backyard Visual. J’ai commencé à m’intéresser au monde de la nuit et des « aftermovies », qui manquaient cruellement de qualité sur Montpellier. J’ai monté ma micro-entreprise et en quelques semaines nous voilà projetés dans un monde d’adultes alors que j’étais encore qu’un gamin.

 

 

Quand as-tu créé Backyard Visual ? Quand t’es venue l’envie de devenir auto-entrepreneur ?

 

Backyard Visual est né bien avant que l’entreprise soit créée. A la base c’était juste un nom, un pseudo, sous lequel je pratiquais la video. Ca sonnait cool, le « Backyard » qui désigne l’arrière cour où l’on pratique le BMX, faisait un petit rappel avec ce qui m’a mené à découvrir la video. J’aimais bien, alors un pote avec qui je ridais avant, qui est maintenant graphiste, m’a dessiné ce logo et c’est ainsi que Backyard est né, en Octobre 2012.

 

Au fur et à mesure que j’avançais, les clients devenaient de plus en plus importants et exigeaient certaines formalités, comme la facturation. Bien évidemment, je repoussais ça au maximum. J’avais pas forcément envie de donner un quart de mes revenus à l’Etat. Début 2013 j’ai opté pour le régime le plus classique et le plus simple niveau paperasse, la micro-entreprise. Avec ça, je disposais d’un numéro de SIRET et d’un K-bis. Ça m’a aussi donner le droit de fournir 26% de mon chiffre d’affaire… Mais c’est vraiment ce que je conseil à qui que se soit, c’est simple, pratique, efficace, et un vrai gage de confiance pour les clients !

 

 

Quelles sont les activités de Backyard Visual?

 

Aujourd’hui Backyard Visual s’inscrit dans la lignée des agences de communication. Nous sommes associés avec un graphiste et un développeur web/app pour ainsi devenir une agence à 360° totalement indépendante. Nous proposons des prestations photos, web, print etc, il ne nous manque qu’un community manager !

 

Actuellement, la video reste tout de même notre principale activité. Je m’occupe de la prod et Sebastien de la post-prod. Lorsqu’il s’agit de tournage publicitaires ou institutionnels, nous travaillons tout les deux sur la pré-production mais si je devais réellement qualifier mon poste au sein de BKYD ça serait un mélange de cadreur/monteur/comptable/secrétaire, un drôle de job!

 

 

Tu es actuellement en micro-entreprise (en parlant en amont tu m’as dis que ce statut allait changer). Qu’est-ce que t’as apporté ce statut depuis 2 ans?

 

Effectivement, dans un futur proche ce statut devrait faire place à celui de la SARL. L’objectif pour 2015 est de devenir l’une des rares agences de communication fiables, reconnues et recommandées sur Montpellier et alentours. Pour l’instant nous sommes confrontés à deux problèmes: notre âge très jeune, et ce statut en inéquation avec tout nos services. Malheureusement, qu’un seul de ces deux problèmes ne peut se résoudre.

 

Le régime de la micro-entreprise contraint à être seul au sein de sa société, or je ne suis pas le seul à exercer sous le nom de Backyard Visual ! Ainsi pour être officiellement, il nous faudra migrer vers un statut plus approprié. De plus, la micro-entreprise impose un plafond restreint au niveau du chiffre d’affaire annuel.

 

Néanmoins ce régime est vraiment top pour se lancer dans son activité! Pas de paperasse, pas besoin de passer 3h chez son avocat pour relire tout les formulaires d’inscription. Tout se fait sur Internet, c’est presque magique! Le réel atout de ce statut se remarque surtout au tout début de son activité: quand on ne gagne rien, on ne paie rien. C’est vraiment une sécurité quand on se lance dans le business! De plus, avoir ce statut donne l’accès à un numéro de SIRET et un K-bis qui prouve votre immatriculation et ainsi accéder au B2B en plus du B2C. Ça ouvre pas mal de portes.

 

 

 

Tu fais également des courts-métrages si j’ai bien compris, tu participes au niveau réalisation ou production également?

 

En fait pour le moment c’est surtout de la production. Si je devais me qualifier d’un rôle au sein d’une équipe de tournage, ça serait un mélange de chef-opérateur, producteur et 1er assistant réal. Je voulais être réalisateur, malheureusement à notre échelle, pour être réalisateur il faut (quasiment tout le temps) aussi être scénariste, parce que personne ne nous pond des scénarios tout prêts tout chauds. J’ai vraiment un gros problème pour inventer une histoire qui tient la route.

 

Vu que j’avais du matériel j’ai toujours été le cadreur, sur plus d’une trentaine de fictions, mais je ne me suis encore pas essayé à la réalisation. J’ai une entière confiance en Seb, mon associé. Il a exactement toutes les qualités qu’il me manque dans ce métier. C’est pourquoi je produis et filme toutes ses réalisations. J’observe tout ce qu’il fait dans le but de pouvoir le reproduire à ma façon dans le futur.

 

On s’est d’abord lancé dans « Belloni », une web-série mafieuse qui a plutôt bien tourné dans la région. Pas mal de monde s’y est intéressé, on a même eu une boite de nuit qui a lancé une soirée sur le thème de cette série. Tout ça nous a motivé à poursuivre sur cette lancée avec « Damnés », puis « Le Pacte » et bientôt « Mercenaire ».

 

Ce film n’aura strictement rien à voir avec ce que l’on a pu faire jusqu’à maintenant, je pense que dans celui-ci on y a enfin amené cette maturité qu’on a pu acquérir jusqu’à maintenant. Ça se ressent rien qu’au scénario. Il sera destiné à de nombreux festivals français.

J’ai écris ce long métrage avec lui afin de me familiariser un peu plus à l’écriture, mon plus grand défaut dans cette profession. Je suis également producteur et 1er assistant réalisateur.

 

Avec ce film dont le tournage débutera dès le mois prochain, j’ai pu apprendre beaucoup de choses sur l’écriture d’un scénario et tout le travail de pré-production, choses auxquelles je n’avait pas porté beaucoup d’intérêt jusqu’à maintenant. C’est ainsi j’ai entrepris d’écrire mon premier court-métrage que je réaliserai, pour la première fois, début 2015.

 

 

Toi qui viens d’une licence cinéma, penses-tu que le cinéma est compatible au domaine où tu évolues qui est plus orienté commercial?

 

Je ne pense pas que ça soit une question de compatibilité ou non, chacun à une vision de la video totalement différente! Dans une video institutionnelle, publicitaire ou même dans un film de mariage, certains vont le tourner dans un style reportage, documentaire, et d’autres avec une vision plus cinématographique.

 

A chaque tournage, quelque soit le style de vidéo et le client à qui nous devons la rendre, j’essaie d’ajouter une touche de cinema à mes images. Je pense que c’est important de conserver ce petit truc qui nous différencie des autres agences de com.

 

Au début c’est assez compliqué d’avoir une vison « cinéma » d’un film qui n’a rien de cinématographique. Beaucoup de nos vidéos ne s’y prêtaient pas du tout au premier abord, puis une fois le scénario et le découpage technique terminés, on fini par se rendre compte que le cinéma nous colle vraiment à la peau. Quoi qu’on fasse il y aura toujours cet oeil « cinéma » bien différent de certaines agences qui voient les choses un peu plus « TV » ou « Reportage » par exemple.

 

 

Penses-tu que tu peux t’exprimer et te renouveler dans tes videos d’after-movies, de mariages et autres ?

 

Pour rejoindre ce que je disais plus haut, cette touche de cinema à chaque video c’est mon moyen d’expression. C’est très rare que le client nous impose un scénario, nous avons plus souvent une trame, une ligne directive ou un message à faire passer et c’est notre cerveau qui travaille sur comment retranscrire ce message. Ensuite on s’exprime à travers une video qui ne s’y prête pas du tout au premier abord.

 

Dans un after-movie c’est un peu différent. La façon de le tourner est assez « classique » et restreinte, alors je retranscris mes idées au montage. Bien qu’ils s’agissent de videos semblables, aucun de nos 53 after-movies à notre actif ne se ressembles.

 

Le top dans ce job, ce sont les mariages! Tout le monde est heureux et se prête au jeu afin que la vidéo soit la plus belle possible. C’est vraiment agréable de travailler dans ces conditions. C’est sûrement là que j’arrive à m’exprimer le plus.

 

J’ai aussi eu la chance d’être partis du très bas de l’échelle, avec rien. Le matériel coûte extrêmement cher. Un simple objectif peut facilement couter 2 mois de salaire d’un type au SMIC; ça refroidit! Du coup nous upgradons notre matériel petit à petit. L’avantage de tout ça, c’est qu’à chaque nouvelle camera, nouvel objectif, nouvelle machinerie, de nouvelles idées nous viennent. En plus de nous renouveler, on peut innover. Et ça, c’est plus compliqué quand on démarre avec déjà tout le matériel nécessaire. On se lasserait beaucoup plus vite et on aurait pas cette curiosité de pousser notre matos jusqu’au bout pour voir ce qu’on peut en faire. Je pense que ce renouvellement est indispensable à la croissance d’une entreprise, aller toujours plus loin, se remettre en question sans cesse, rebondir et se bouger.

 

 

Quand tu regardes en arrière, es-tu content du chemin que tu as parcouru ?

 

Quand j’ai décidé de mettre mes études de côté pour me lancer c’était un gros risque mais je ne le regrette pas pour autant. Aujourd’hui mon travail m’apporte beaucoup plus qu’un cours. J’acquiers de nouvelles connaissances tout en forgeant mon expérience professionnelle.

 

Evidemment ça n’a pas été facile, il a fallut se faire une place dans un monde que je ne connaissais encore pas, avec aucune expérience du métier. J’ai dû acheter des livres sur la communication, le marketing et l’économie pour savoir de quoi je parlais devant un client, afin de compenser mon jeune âge. Il a fallut aussi se créer un réseau et une fidélité au sein de notre clientèle. Ce n’est pas chose facile quand on a à faire à des patrons d’établissements ou chefs d’entreprise alors que l’on a tout juste 20 ans. Même si je suis qu’à 1% de mes projets futurs, je suis déjà heureux d’être arrivé jusque là.

 

Effectivement mon matériel a évolué en même temps que moi, cependant je reste sur le monde du reflex/hybride qui, je pense, est le meilleur compromis entre l’appareil photo et la camera. Ça nous permet cette polyvalence. Aujourd’hui nous avons la chance de sortir des videos en 4K, très à la mode en ce moment, mais aussi du Full HD jusqu’à 100 images par seconde grâce au Panasonic GH4. À l’époque où j’ai commencé, le 4K n’existait même pas, aujourd’hui il est disponible dans un boitier de 500g, c’est fou! Prochainement nous allons encore évoluer au niveau matériel. Des achats d’accessoires surtout afin de faciliter l’ergonomie au tournage et un drone qui nous servira à filmer des plans aériens.

 

 

Quelles sont tes ambitions futures?

 

Une Lamborghini, 2 enfants et un labrador! (rire)

Le but de toute cette histoire c’est qu’un jour Backyard Visual soit capable de tourner toute seule, sans moi. Mon objectif final a toujours été le 7ème art et je reste sur mes positions. Aujourd’hui, BKYD me sert à m’épanouir dans la vidéo et à apprendre tout ce que j’ai à apprendre et également à me construire un réseau en béton, pour le jour où j’aurai la maturité (et l’argent), me lancer pleinement dans le cinéma.

 

Mais avant tout ça, je souhaiterai devenir le leader sur le marché de la communication sur Montpellier, puis du Sud de la France et pourquoi pas plus encore ! Ca ne va pas être simple mais bon, un jour un type que je connais pas a dit « la différence entre le succès et l’échec, c’est la persévérance » et jusqu’ici il avait raison alors on lâche rien et on avance !

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